3 déc. 2012

Quelques lettres et des photos

Sur un bureau, quelques archives et une photographie de la famille Jarowslav. Celle-ci s'anime, la famille rejoue son histoire, avant et pendant la guerre. Les objets du quotidien deviennent décors et participent au récit. Un fois de plus, l'animation en stop motion nous a donné la possibilité de transformer un simple bureau en paysage changeant, scène de ce destin familial.
La famille d'Emile Jaraud (membre de l'UEVACJ-EA), famille de juifs originaires de Pologne installés en France, a eu un destin exceptionnel et exemplaire. Chacun de ses membres s'est vu impliqué dans la Seconde Guerre Mondiale à un niveau différent (père, mère et soeur déportés / un frère dans la Légion Etrangère puis au côté des Alliés / un frère engagé volontaire, emprisonné en Stalag / un frère résistant, déporté et ayant survécu / Emile et sa soeur enfants cachés).  


(durée 15'23), stop motion.
Musique originale : Dan Matz
Avec la voix de Raphaël Balluet


Après avoir écouté Émile nous raconter son histoire, il nous a fallu la réécrire, afin que les éléments s'enchainent de manière fluide et chronologique, et réfléchir à la manière de les mettre en image. Pour figurer les personnages, nous tenions à partir des photographies réelles de la famille Jaraud dont nous disposions (assez peu d'images). Nous avons du reconstituer certains des personnages en pied sur photoshop et construire des éléments du décor (comme la vitrine du commerce).


Nous voulions que l'image d'archive (en 2 dimension) s'éveille et s'anime, comme tous les éléments du bureau qui ont été amenés à jouer un rôle dans l'histoire. Nous avons préparé le tournage en rassemblant tous les objets nécessaires, et en dessinant le story-board.






 Nous avons ensuite passé un mois enfermé dans le noir devant ce bureau, à bouger nos figurines et nos objets, millimètre par millimètre. La plupart des scènes ont été tournées en stop motion, mais certains rares passages sont en vidéo (par exemple, quand les bougies du chandelier s'éteignent).


En parallèle, nous avons travaillé avec Dan Matz, musicien, pour qu'il écrive une musique originale, qui parfois est plus proche du son que de la mélodie, d'après les scènes tournées.

Puis est venu le temps du montage, et de l'ajustement des images tournées, du texte enregistré (avec Raphael Balluet), et de la musique.
Pendant que nous faisions le film, Émile nous a montré une vidéo tournée en 1938 juste avant la guerre, sur laquelle on reconnaît toute sa famille. De courts extraits sont montrés à la fin de Quelques lettres et des photos, rappelant l'existence réelle de cette famille parmi tant d'autre, ayant traversé la guerre. In memoriam.




Un grand merci à Emile Jaraud, Dan Matz et Raphael Balluet.